Dominique Venner c'est suicidé hier 21 mai 2013 dans le choeur de ND de Paris.
"je suis sain de corps et d’esprit, et suis comblé d’amour par
ma femme et mes enfants. J’aime la vie et n’attend rien au-delà, sinon la
perpétuation de ma race et de mon esprit. Pourtant, au soir de cette vie, devant
des périls immenses pour ma patrie française et européenne, je me sens le devoir
d’agir tant que j’en ai encore la force. Je crois nécessaire de me sacrifier
pour rompre la léthargie qui nous accable. J’offre ce qui me reste de vie dans
une intention de protestation et de fondation. Je choisis un lieu hautement
symbolique, la cathédrale Notre Dame de Paris que je respecte et admire, elle
qui fut édifiée par le génie de mes aïeux sur des lieux de cultes plus anciens,
rappelant nos origines immémoriales.
Alors que tant d’hommes se font les esclaves de leur vie, mon geste
incarne une éthique de la volonté. Je me donne la mort afin de réveiller les
consciences assoupies. Je m’insurge contre la fatalité. Je m’insurge contre les
poisons de l’âme et contre les désirs individuels envahissants qui détruisent
nos ancrages identitaires et notamment la famille, socle intime de notre
civilisation multimillénaire. Alors que je défends l’identité de tous les
peuples chez eux, je m’insurge aussi contre le crime visant au remplacement de
nos populations.
Le discours dominant ne pouvant sortir de ses ambiguïtés toxiques,
il appartient aux Européens d’en tirer les conséquences. À défaut de posséder
une religion identitaire à laquelle nous amarrer, nous avons en partage depuis
Homère une mémoire propre, dépôt de toutes les valeurs sur lesquelles refonder
notre future renaissance en rupture avec la métaphysique de l’illimité, source
néfaste de toutes les dérives modernes.
Je demande pardon par avance à tous ceux que ma mort fera souffrir,
et d’abord à ma femme, à mes enfants et petits-enfants, ainsi qu’à mes amis et
fidèles. Mais, une fois estompé le choc de la douleur, je ne doute pas que les
uns et les autres comprendront le sens de mon geste et transcenderont leur peine
en fierté. Je souhaite que ceux-là se concertent pour durer. Ils trouveront dans
mes écrits récents la préfiguration et l’explication de mon
geste.
Pour toute information, ont peut s’adresser à mon éditeur,
Pierre-Guillaume de Roux. Il n’était pas informé de ma décision, mais me connaît
de longue date" .
*Dominique Venner est né en 1935. Il est essayiste et historien. Il
est le fondateur de La Nouvelle Revue d’Histoire. Il a publié un grand nombre de
livres (parmi lesquels Le Siècle de 1914 ou Histoire et tradition des
Européens). Derniers essais parus : Le Choc de l’Histoire (Editions Via Romana,
2011), L’Imprévu dans l’Histoire (Éd. Pierre-Guillaume de Roux, 2012). Essai à
paraître chez cet éditeur : « Un Samouraï d’Occident. Le bréviaire des insoumis
».
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Dominique Venner était un éveilleur de conscience qui s'est notamment engagé dans sa jeunesse dans le combat de l'Algérie Française et a goûté à la prison gaulliste. ll était un de ces hommes, aristocrates vrais, qui mettent leur vie au bout de leurs idées, ne se contentent pas de profiter de leur existence, des biens abondants ou comptés à leur disposition, mais combattent pour ce qu'ils croient juste avec fougue, esthétisme et honneur, quelle que soit l'issue de leur engagement.
La lieu de ce suicide était évidemment déplacé, notamment au regard de l'interdiction du suicide par l'Eglise, mais chez cet agnostique, admirateur des Grecs et des Romains l'église est lieu de sacrifice. Puisse ce samouraï d'Occident, avoir eu le temps de se tourner vers Dieu avant de mourir et de demander pardon comme le faisait remarquer le saint curé d'Ars à une mère éplorée dont le fils s'était jeté d'un pont.